Ce blog se propose de parler du roman pour la jeunesse, passé et actuel, qu'il soit destiné aux jeunes lecteurs ou que ces derniers l'aient plébiscité. J'y déposerai mes notes de lecture sur les romans que j'ai lus et sur les ouvrages critiques qui étudient cette partie de la production éditoriale pour la jeunesse. Je ne suis qu'un amateur, mon opinion est donc parfaitement subjective. Étant plutôt positive dans la vie, je ne parlerai que des oeuvres qui m'ont plu, beaucoup intéressée ou dont je pense qu'elles occupent une place à part dans ce vaste corpus dont je ne ferai évidemment pas le tour. Au lieu de garder mes notes sur des cahiers de papier, je les confie à ce blog pour les partager, et pourquoi pas, provoquer des échanges ou discussions sur le roman pour la jeunesse, français et étranger. Enfin, ce blog porte le prénom de trois personnages qui me semblent emblématiques : Rémi, le petit orphelin de Sans Famille d'Hector Malot, né dans les années 1870 et symbole de la quête de l'identité et des origines, mais aussi de l'enfance volontaire ; Aline (et non Alice), héroïne de Colette Vivier dans son roman La maison des petits bonheurs (1939), où le quotidien apparemment banal de la famille et de l'enfance prennent une ampleur héroïque, et que les jeunes connaissent peu aujourd'hui ; enfin, l'incontournable Harry , dont je tais ici le nom puisque ses admirateurs s'en sentent suffisamment proches pour le désigner, comme un ami, par son seul prénom, et qui, non content de s'inscrire dans une certaine tradition britannique, a donné ou redonné la joie de lire à des millions d'adolescents et à leurs parents.
Puissent mes réflexions favoriser chez les jeunes et les moins jeunes l'envie de lire le roman pour la jeunesse.

Sans famille, Hector Malot, 1878

Première de couverture Flammarion 1918 ; source Wikimédia domaine public

vendredi 1 mai 2015

" Charlotte "

C'est sur le ton de la confidence que David Foenkinos raconte l'histoire de Charlotte Salomon dans son roman " Charlotte " publié en 2014 chez Gallimard. Si nous en parlons ici, c'est parce qu'il est lauréat du prix Goncourt des Lycéens 2014, et qu'il est toujours intéressant de voir ce qui a pu toucher le lectorat des élèves de seconde qui participent à ce prix et qui ainsi plébiscitent un texte d'ailleurs souvent différent du celui du lauréat du prix Goncourt  tout court. On ne peut qu'être touché évidemment par l'histoire, tragique à plusieurs égards, de Charlotte Salomon, jeune berlinoise juive qui voit sa jeunesse et son grand talent de peintre fauchés par la barbarie du nazisme. Mais c'est surtout la rencontre de l'écrivain avec  le  personnage réel de son texte que le récit veut mettre en relief. A partir de la découverte d'un être dans sa singularité, de son histoire et des lieux de sa vie retrouvés et visités que le romancier expose la genèse du texte, sa lente maturation et ses " retrouvailles " avec un personnage qui ré-existe sur le papier. Concomitamment, et dans une longue litanie de phrases coutes qui font un dessin sur chaque page, Foenkinos raconte Charlotte et sa propre expérience d'auteur, l'écriture de son livre. C'est peut-être aussi cet aspect-là de l’œuvre qui a touché les jeunes lecteurs électeurs du Prix, à côté du thème de la jeunesse et de l'art broyés par l'Histoire, de la singularité qui plie devant le destin collectif.

Autoportrait de Charlotte Salomon ; Wikiledias commons

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