"Si vous aimez les histoires qui finissent bien, vous feriez mieux de choisir un autre livre."Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire, Lemony Snicket, 1999
Incipit tout naturel pour un roman dont le premier tome s'intitule "Tout commence mal" ! Et habile amorce à destination du lecteur qui sera moins enclin à lâcher l'ouvrage !
L'orphelin est un personnage difficilement "contournable" dans le roman pour la jeunesse. Il porte sur ses épaules toute l'émotion susceptible de happer le jeune lecteur, celle qui pointe d'un doigt douloureux la condition enfantine et la situation la plus cruelle qui soit, grandir sans parents. Lemony Snicket, dans un titre aguicheur, rappelle la filiation littéraire des orphelins depuis le XIXe siècle, de Malot à Dickens, en passant entre autres par Hugo et la Comtesse de Ségur. L'accumulation, dans le titre et l'incipit, de termes négatifs et catastrophistes, renverse cependant la vapeur : non seulement l'on va lire mais on va même trouver dans l'histoire d'orphelins qui cumulent les déveines, une désacralisation du personnage orphelin, une caricature qui frise le grotesque et agit telle une catharsis.
L'incipit invite en outre à méditer sur le devoir ou non de la littérature pour la jeunesse de toujours apporter un message positif aux jeunes lecteurs. L'ironie de Snicket agit comme un baume et l'on se délecte des calamités et autres vêtements qui grattent de Violette, Klaus et Prunille Baudelaire, orphelins.
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