Ce blog se propose de parler du roman pour la jeunesse, passé et actuel, qu'il soit destiné aux jeunes lecteurs ou que ces derniers l'aient plébiscité. J'y déposerai mes notes de lecture sur les romans que j'ai lus et sur les ouvrages critiques qui étudient cette partie de la production éditoriale pour la jeunesse. Je ne suis qu'un amateur, mon opinion est donc parfaitement subjective. Étant plutôt positive dans la vie, je ne parlerai que des oeuvres qui m'ont plu, beaucoup intéressée ou dont je pense qu'elles occupent une place à part dans ce vaste corpus dont je ne ferai évidemment pas le tour. Au lieu de garder mes notes sur des cahiers de papier, je les confie à ce blog pour les partager, et pourquoi pas, provoquer des échanges ou discussions sur le roman pour la jeunesse, français et étranger. Enfin, ce blog porte le prénom de trois personnages qui me semblent emblématiques : Rémi, le petit orphelin de Sans Famille d'Hector Malot, né dans les années 1870 et symbole de la quête de l'identité et des origines, mais aussi de l'enfance volontaire ; Aline (et non Alice), héroïne de Colette Vivier dans son roman La maison des petits bonheurs (1939), où le quotidien apparemment banal de la famille et de l'enfance prennent une ampleur héroïque, et que les jeunes connaissent peu aujourd'hui ; enfin, l'incontournable Harry , dont je tais ici le nom puisque ses admirateurs s'en sentent suffisamment proches pour le désigner, comme un ami, par son seul prénom, et qui, non content de s'inscrire dans une certaine tradition britannique, a donné ou redonné la joie de lire à des millions d'adolescents et à leurs parents.
Puissent mes réflexions favoriser chez les jeunes et les moins jeunes l'envie de lire le roman pour la jeunesse.

Sans famille, Hector Malot, 1878

Première de couverture Flammarion 1918 ; source Wikimédia domaine public

mardi 28 février 2012

"Rose et la maison du magicien"

Prenez une orpheline (encore !), un magicien, une domesticité à l’anglaise, des enfants (orphelins eux aussi, tant qu'à faire) qui disparaissent, d'autres qui travaillent ou sont à la rue, une fillette (l'orpheline du début) au caractère bien trempé, ses dons pour la magie qu'elle découvre peu à peu, une touche d'alchimie et de recherche de la vie éternelle, une vilaine et méchante sorcière, évidemment, qui se nourrit du sang de pauvres enfants innocents (vous savez, ceux qui ont disparu) et, entre Oliver Twist et Harry Potter, vous aurez un roman tout rose (donc, pour les filles ?), écrit par Holly Webb : " Rose et la maison du magicien". Un premier tome des aventures de cette petite magicienne (ici, le terme "sorcier", c'est pour les méchants, et "magicien" pour les gentils) qui se laisse lire avec plaisir. On aurait pu craindre une énième copie pour filles, avec fille, des aventures de HP, mais c'est plutôt réussi, avec ambiance british, garçon adjuvant et/ou opposant, thèmes du travail des enfants, de l'orphelinat si chers à la littérature britannique. Une atmosphère 19e siècle rappelant Dickens, les rues de Londres pleines de dangers pour les jeunes orphelins, la débrouillardise, la droiture et la loyauté de l'enfance livrée à elle-même et ... au bon vouloir des adultes. C'est rose devant et derrière, ça brille, c'est pour les filles ... et alors ?

"Rose et la maison du magicien ", Holly Webb, Flammarion, 2011

Image Maisons style Tudor à Londres. Banque d'images libres de droits 123RF