Dans la ligne d'un Robert Cormier et de sa "Guerre des chocolats", Anthony Mc Gowan reprend le thème de la violence scolaire dans son roman paru en 2008 chez Random House à Londres et en 2009 chez Milan, dans la collection Macadam, à Toulouse. Le titre original 'The knife that killed me" insiste plus sur le thème de la violence allant jusqu'au meurtre et sur l'arme du crime, alors que sa traduction française "Récit d'une mort annoncée" donne la forme du récit, long flashback raconté par le narrateur, Paul, lycéen dont on attend la mort violente qu'il annonce lui-même. Ce récit analeptique est entrecoupé de pauses où Paul raconte la bataille rangée entre deux bandes rivales de deux lycées voisins dont les écoliers sont adversaires depuis plusieurs décennies : le père de Paul a lui-même participé à l'une de ces rencontres féroces et exhorte son fils à ne pas l'imiter. Dans un monde scolaire où tous les coups sont permis et où les pacifistes sont méprisés, où les enseignants et les parents sont écartés par une loi du silence absolument respectée, les élèves, filles et garçons, vivent dans une tension permanente, due à la férocité de certains d'entre eux adeptes de la persécution et du sadisme. Paul décrit les actes et les sentiments des différents protagonistes, mais surtout sa lente descente aux enfers provoquée par de mauvais choix et une image de lui-même erronée.La fin du roman, à laquelle on ne s'attend pas, pointe la véritable cruauté, la férocité de la violence et joue sur les différents types de mort, réelle ou figurée. Le texte s'appuie aussi sur deux sortes de héros adolescents, ange ou démon, aux prises avec eux-mêmes et face à face. Le pessimisme est ici de mise dans la peinture d'une jeunesse désenchantée. Vision quasi manichéenne : l'ange a péri, le démon a survécu, le mal règne sans partage.
Photographie " Ange ou démon" de Mansour de Toth, déposée sur Wikimedia commons
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